Document Stratégique de Façade NAMO : les associations de protection de la nature dénoncent un rendez-vous manqué pour une prise en compte des enjeux environnementaux
Le 6 mai 2022, Didier Martin, préfet de la région Pays de la Loire, et le vice-amiral d’escadre Olivier Lebas, préfet maritime de l’Atlantique signeront en présence de la presse le volet opérationnel du document stratégique de la façade maritime Nord Atlantique – Manche Ouest. A cette occasion, les associations Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, FNE Pays de la Loire et FNE, toutes membres du Conseil Maritime, souhaitent rappeler qu’elles ont émis un avis défavorable à ce plan d’action du DSF, les objectifs environnementaux restant trop en retrait par rapport aux objectifs socio-économiques. Pourtant les deux directives européennes qui fondent les DSF , la directive cadre stratégique pour le Milieu Marin et la directive Planification sont basées principalement sur l’objectif d’atteinte du Bon État Écologique.
Un manque d’ambition environnementale récurrent
Déjà en 2019, nos associations avaient émis un avis défavorable sur la première partie du DSF NAMO. « Le développement durable doit mettre au même niveau l’économie, le social et l’environnement qui en sont les 3 piliers. Certains pays, comme la Suède, l’ont bien compris. La France pas encore » explique Jean-Yves Piriou d’Eau et Rivières de Bretagne.
De nombreuses lacunes : pas d’approche écosystémique, moyens insuffisants, absence du lien terre mer, risques sanitaires…
Dans ce plan, les actions pour atteindre les objectifs socio-économiques et les objectifs environnementaux sont appréhendées séparément. Plusieurs d’entre elles restent insuffisamment abouties pour atteindre le bon état écologique en 2026 exigé par l’Union Européenne. S’agissant des marées vertes côtières et des microalgues toxiques, les demandes de dérogations à l’objectif de bon état nous paraissent inacceptables.
De la même manière, l’objectif d’aires marines protégées est imprécis à l’échelle de la façade. « La méthode devra radicalement changer pour le prochain cycle des DSF, avec une réelle approche écosystémique si nous voulons atteindre le Bon État Écologique et conserver des emplois marins et littoraux sur le long terme» réclame Élodie Martinie-Cousty, pilote du réseau Océans, Mers et Littoraux de FNE.