Les chauves-souris souffrent beaucoup de la perte de leurs habitats (aménagement des combles, rénovations diverses, coupe des arbres creux), de la disparition des insectes et des milieux favorables qui leurs sont favorables (plus particulièrement les zones humides, le bocage boisé de haies ou encore les forêts).
Elles souffrent également du dérangement notamment lors de l’hibernation où elles ont besoin d’une tranquillité absolue (un réveil brutal pouvant les affaiblir et leur être fatal) ou lors de la période de reproduction.
Bretagne Vivante protège, notamment à travers des arrêtés de protection de biotopes (APPB), une cinquantaine de réserves à chauves-souris en Bretagne : des clochers d’église, cavité, grottes ou bunkers. Cet outil juridique fort permet de fixer des règles pour éviter les dégradations des habitats ou le dérangement des colonies de ces mammifères protégés.
Depuis mars 2016, la basilique de Sainte-Anne d’Auray est ainsi une réserve à chauves-souris intégrant le réseau des réserves de Bretagne Vivante car c’est un gîte de mise-bas et d’hibernation de Grand Murin.
22 espèces de chauves-souris ont été observées en Bretagne dont 4 espèces présentant des enjeux forts de conservation : le Grand et le Petit rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum et Rhinophus hipposideros), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le Grand Murin (Myotis myotis).
Cette dernière espèce fait l’objet d’une étude européenne menée par Bretagne Vivante en partenariat avec l’université de Dublin (l’UCD). En effet, ce petit mammifère de 20 à 40g semble avoir une longévité exceptionnelle et des capacités immunologiques particulières.
En 2010, Bretagne Vivante a ainsi initié une étude pour déterminer la dynamique des populations de Grand murin par le biais du marquage individuel. Ensuite, l’UCD a rejoint ces travaux. Grâce au réseau de réserves à chauve-souris et l’expertise des chiroptérologues de Bretagne Vivante, les chercheurs suivent toujours plusieurs colonies. Ils tentent de comprendre leur métabolisme et les capacités de leur système immunitaire. Les résultats de leur recherche pourraient, peut-être, être la clé contre le développement des cancers chez l’humain.
Le groupe régional « Chiroptère » de Bretagne Vivante accueille des bénévoles qui souhaitent s’impliquer pour la protection des chauves-souris pour des missions d’observation, de sensibilisation, de suivi, etc.
Intéréssé-e ? Contactez corentin.lefloch@bretagne-vivante.org