Penn ar Bed est né au début de l’année 1953 grâce à la rencontre d’un ornithologue musicien, Michel-Hervé Julien, d’un biologiste, Albert Lucas, et d’un géographe, Marcel Gautier. Le sous-titre en était « Bulletin du cercle d’études géographiques du Finistère ».
Soixante-dix ans plus tard, la « Revue naturaliste de Bretagne Vivante » n’a quasiment pas changé de dimensions, mais n’a cessé de s’enrichir au fil du temps des mille sujets portés par ceux qui ont toujours voulu mieux faire connaître et aimer la nature en Bretagne.
Un bilan fourni avait été dressé pour les 50 ans de la revue. Il s’imposait d’autant plus alors que la collection n’était pas disponible en ligne (c’est désormais le cas, grâce à la numérisation réalisée par les bénévoles du centre de documentation de Brest). Dans la conclusion de l’article consacré à l’histoire de la revue, Maurice Le Démézet, Catherine Dumas et Yves Plusquellec auguraient pour elle « des jours difficiles ».
Il n’en a rien été, fort heureusement, grâce à la fidélité des abonnés et à l’investissement de tous les auteurs et photographes qui ont permis de tenir un rythme presque normal de parution. Il a surtout été possible de disposer d’un outil unique pour donner la parole aux naturalistes, mais aussi aux historiens, sociologues ou aux archéologues, qu’ils soient des
scientifiques confirmés ou des amateurs pointus.
On n’oubliera pas que Penn ar Bed a permis de rendre compte des inventaires et des analyses des Naturalistes en lutte à Notre-Dame-des-Landes, apportant ainsi une contribution essentielle à l’argumentaire de ceux qui refusaient le projet d’aéroport. C’est dire que les vieilles critiques récurrentes concernant l’absence des « problèmes d’actualité » sont battues en brèche, ce que confirme à souhait le récent numéro consacré aux feux en Bretagne, paru alors que les cendres étaient encore chaudes.
Le numéro 250 (lire son sommaire) ne proposera donc pas de bilan, mais un bel exemple de la diversité des études menées en Bretagne sous la bannière de l’association : entre usage des drones dans la connaissance des colonies d’oiseaux et premières études menées sur les mares forestières à Coëtquen pour la conservation de leurs amphibiens.
Et aussi, Manon Billard et Lucas Munier, anciens volontaires en Service Civique sur l’île au Mouton en tant que “gardiens de sternes” qui rapportent leur observation exceptionnelle d’une sterne bridée à l’île aux Moutons.
Enfin, des notes de lecture souhaitent attirer l’attention sur des ouvrages qui nous ont semblé importants.
De prochains numéros sont d’ores et déjà en cours de rédaction, ils apporteront, entre autres, de nouveaux regards sur les orchidées, la baie de Morlaix, les mammifères marins…
François de Beaulieu a été durant 30 ans le directeur de la publication de la revue Penn ar Bed, le numéro 250 est son dernier dans ce rôle. Il prend sa retraite sereinement, c’est Jean-Michel Le Bot qui le remplacera.
