Devedig-liorzh
La Fauvette des jardins est un passereau appartenant à la famille des Sylviidae, qui niche dans la plus grande partie de l’Europe et dans l’Ouest de l’Asie. Elle porte mal son nom car ce n’est pas un oiseau de ces espaces cultivés par l’Homme.
À l’inverse des autres fauvettes européennes, la Fauvette des jardins se distingue en ne montrant aucun contraste particulier. Tout au plus, son plumage uniforme passe progressivement de brun cendré sur le dessus à beige clair sur la face inférieure du corps. L’œil sombre est entouré d’un cercle oculaire blanc crème. Le bec, court et assez épais, est brun, avec la base un peu plus claire. Les pattes sont brun-gris. Il n’y a aucune différence observable à distance entre mâle, femelle et jeunes.
Par sa taille et sa teinte générale, elle peut ressembler à une Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), mais cette dernière possède toujours une calotte noire ou brune caractéristique. Ces deux espèces ont un comportement identique : elles se déplacent à l’intérieur du feuillage. Mais la Fauvette à tête noire est souvent plus visible du fait d’un tempérament plus agité que celui de sa consœur.
Son aire de répartition couvre la plus grande partie de l’Europe à l’exception des zones les plus méridionales, c’est-à-dire la frange du pourtour méditerranéen, les îles et le sud de la péninsule ibérique. En France, l’espèce niche sur la plus grande partie du territoire, et n’évite, totalement ou partiellement, que les départements côtiers méditerranéens. Elle recherche les formations arbustives basses et denses qu’elle trouve dans les stades forestiers jeunes, les régénérations, la ripisylve, les recrues des milieux transitoires ou dégradés. On ne la trouve pas en futaie, ni dans les milieux buissonnants bas qu’affectionne la Fauvette grisette.
Elle a une voix remarquable et un chant élaboré, mélodieux et de tonalité constante, assez roulé semblant couler sans effort, ce qui la distingue assez facilement de ses congénères. Il peut être légèrement bredouillant et grinçant au début, mais il prend rapidement de l’ampleur. Elle n’a pas les éclats de voix de sa cousine à tête noire.
Le cri habituel consiste en la répétition d’une même note “tjet tjet tjet tjet…”, très caractéristique. C’est le cri d’alarme émis lorsqu’on pénètre sur son territoire jusqu’à ce que le danger s’éloigne.
>> Ecouter le chant de la Fauvette des jardins
Comme les autres fauvettes, elle est principalement insectivore, se nourrissant d’invertébrés variés (larvaires ou adultes), avec une préférence parfois signalée pour les chenilles. Dès juillet, l’espèce recherche activement les baies de sureau, troène, chèvrefeuille, framboises, mûres, groseilles… dont l’apport nutritif permet la création rapide d’importantes réserves adipeuses avant de partir pour sa longue migration.
L’espèce est monogame, le mâle est territorial et le manifeste de la voix.
La ponte est déposée durant la deuxième moitié du mois de mai. Le nid est le plus souvent bien caché dans la végétation dense, sur des buissons (souvent des ronces), à une hauteur de 0,5 à 2 mètres au-dessus du sol. C’est une construction lâche et peu soignée, dont les matériaux sont majoritairement des herbes sèches. 4 à 5 œufs de couleur très variable, toujours très tachetés en particulier au gros bout, sont couvés par le couple pendant 11 à 12 jours et les jeunes restent au nid 10 à 12 jours, dans la deuxième moitié du mois de juin, pour s’émanciper début juillet.
La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est de 14 ans.
Les trajets migratoires sont nocturnes pour ce migrateur qui hiverne en Afrique à partir du sud du Sahara, selon les données de baguage.
Le retour sur les sites de nidification en France a lieu de la première quinzaine d’avril à fin mai. Le départ, nettement plus discret, commence dès mi-juillet et se poursuit jusqu’à fin septembre.
Si, à l’échelle mondiale, l’espèce n’est pas considérée comme menacée, la tendance des populations nicheuses européennes est à la baisse de l’ordre de 28% entre 1980 et 2016 et 12% entre 2007 et 2016.
En France, un déclin de 33% entre 2001 et 2019 lui vaut d’être classée « Quasi-menacée ».
Cette espèce est protégée nationalement (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/1981), inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne et à l’annexe II de la Convention de Bonn.