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Guillemot de Troïl au cap Fréhel - Crédit photo : A. Rohr - Bretagne Vivante

Bilan 2023 de la saison de reproduction des oiseaux marins nicheurs en Bretagne

Bilan 2023 de la saison de reproduction des oiseaux marins nicheurs en Bretagne

Chaque année, différentes structures dont Bretagne Vivante suivent 17 espèces d’oiseaux marins nicheurs réguliers en Bretagne. Elles ont pour objectif de recenser les effectifs reproducteurs des colonies, ainsi que de suivre dans certains cas le déroulement de la reproduction et la production en jeunes.

Le bilan des suivis réalisés en 2023 s’inscrit dans le cadre du volet oiseaux marins de l’Observatoire Régional de l’Avifaune (ORA) de Bretagne et de l’observatoire des oiseaux marins et côtiers, mis en œuvre par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), à l’échelle des sous-régions marins Manche – mer du Nord, mers Celtiques et golfe de Gascogne.

Le bilan complet est à consulter ici.

Des conditions particulières pour les oiseaux marins en 2023

Pour la deuxième année consécutive, une épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a touché de nombreuses colonies d’oiseaux marins en Europe, avec notamment une mortalité importante chez les sternes en Bretagne cette année.

Les conditions anticycloniques enregistrées à partir de la mi-mai, et jusqu’à début juin, avec un flux constant de secteur nord à nord-est pourraient avoir impacté la reproduction de certaines espèces.

Le réchauffement des eaux est aussi un facteur à prendre en compte, des températures de surface de la mer élevées ayant été enregistrées en Atlantique nord en 2023, avec des épisodes de canicule marine.

Bilans résumés par espèces

Fulmar boréal – vulnérable
  • Effectifs couples nicheurs : stable (-13 %)
  • Performances de reproduction : moyennes (moyenne régionale de 0,36 jeune à l’envol par site apparemment occupé)
Puffin des Anglais – vulnérable
  • Effectifs couples nicheurs : en augmentation (+ 20 %) (au minimum 580 couples recensés sur les principales colonies
  • Performances de reproduction : non évaluées
Océanite tempête – vulnérable
  • Effectifs couples nicheurs : stable (-12 %) (un peu plus de 1 000 couples)
  • Performances de reproduction : moyennes (0,37 jeune par couple, sur un échantillon de sites dans l’archipel de Molène (Finistère))
  • L’espèce semble être directement impactée par le réchauffement des océans
Fou de Bassan – quasi-menacé
  • Effectifs couples nicheurs : diminution (- 38 %) (11 592 couples dénombrés sur la colonie des Sept-Îles (Côtes d’Armor))
  • Performances de reproduction : en hausse (0,57 jeune par couple sur un échantillon de nids)
  • Impact de l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène
Grand cormoran – non menacé
  • Effectifs couples nicheurs : stable (-11 %)
  • Performances de reproduction : non évaluées
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Cormoran huppé – non menacé
  • Effectifs couples nicheurs : diminution (-22 %)
  • Performances de reproduction : moyennes (0,82 jeune par couple pour la douzaine de colonies suivies sur le littoral breton
Goéland brun – vulnérable
  • Effectifs couples nicheurs : non évalué faute de données suffisantes
  • Performances de reproduction : non évaluées faute de données suffisantes
Goéland argenté – vulnérable
  • Effectifs couples nicheurs : stable (-8 %)
  • Performances de reproduction : moyennes (moyenne de 0,79 jeune par couple pour les colonies suivies à l’échelle régionale en milieu naturel)
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Goéland marin – non menacé
  • Effectifs couples nicheurs : stable (-17 %)
  • Performances de reproduction : non évalué
Mouette tridactyle – quasi-menacée
  • Effectifs couples nicheurs : non évalués
  • Performances de reproduction : moyennes à l’échelle du cap Fréhel (Côtes d’Armor), échec total à Ouessant (Finistère)
 
Sterne caugek – quasi-menacée
  • Effectifs couples nicheurs : forte augmentation (+100 %) (2 504 couples)
  • Performances de reproduction : très mauvaises (0,01 jeune par couple) (en raison d’une mortalité massive des poussins due à l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène)
Sterne de Dougall – en danger critique
  • Effectifs couples nicheurs : stable (+0 %) (32 couples)
  • Performances de reproduction : très mauvaises (0,05 jeune par couple) (en raison d’une mortalité massive des poussins due à l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène)
Sterne pierregarin – non menacée
  • Effectifs couples nicheurs : stable (- 19 %) (1 199 à 1 260 couples)
  • Performances de reproduction : mauvaises (0,49 jeune par couple)
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Sterne naine – en danger
  • Effectifs couples nicheurs : diminution (- 28 %) (minimum 20-25 couples)
  • Performances de reproduction : non évaluées (faute de suivi adéquat sur la principale colonie de l’archipel de Molène (Finistère))
Guillemot de Troïl – vulnérable
  • Effectifs couples nicheurs : non évalués (bilan sous-estimé faute de moyens financiers dédiés pour réaliser des suivis exhaustifs au cap Fréhel)
  • Performances de reproduction : bonnes (0,73 jeune par couple)
Pingouin torda – en danger
  • Effectifs couples nicheurs : stable (-1 %) (181-225 couples, mais imprécision des comptages au cap Fréhel et à Cézembre)
  • Performances de reproduction : non évaluées
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Macareux moine – en danger
  • Effectifs couples nicheurs : diminution (-33 %) (50-56 terriers apparemment occupés, concentrés aux Sept-Îles (Côtes d’Armor))
  • Performances de reproduction : non évaluées
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Probables causes de réduction des performances de reproduction

Des conditions météorologiques défavorables, une réduction des ressources alimentaires ou l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène peuvent apparaître comme des éléments d’explication des performances de reproduction, mauvaises ou moyennes, pour certaines espèces.

Des performances de reproduction inférieures aux valeurs moyennes peuvent également être localement liées à des cas de forte prédation, ou de dérangements liés à la présence de prédateurs ou à des activités humaines.

Pour consulter le bilan complet, téléchargez le fichier ici.