Bretagne Vivante alerte sur une Loi d’Orientation Agricole néfaste pour tous

Au prétexte d’une pression écologique qui serait trop forte, d’une nécessaire souveraineté alimentaire et au nom d’une simplification des normes, Bretagne Vivante estime que cette loi présente un recul sans précédent de plusieurs dispositions du code de l’Environnement.

En opposant agriculture et écologie et en attribuant à l’agriculture un « intérêt général majeur », on ne règle pas les difficultés financières des agriculteurs. Cette loi ne prévoit rien pour enrayer cette paupérisation. L’ensemble de ces mesures sert en réalité une agriculture intensive et les intérêts de l’agro-industrie au détriment d’une agriculture en phase avec la nature. L’écologie sert de bouc émissaire sans imagination dans ce choix de modèle économique.

Parmi les nombreux reculs environnementaux introduits par cette loi, on peut citer :

• L’article 13 qui dépénalise certaines destructions d’espèces protégées pour des atteintes non-intentionnelles.
• L’article 14 qui simplifie les règles de gestion des haies.
• L’article 15 qui facilite la construction de retenues d’eau et de bâtiments d’élevage en réduisant les délais de recours.
• La loi instaure le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire, qui vise uniquement à contrer celui déjà existant de la « non-régression environnementale ».
• L’adoption du principe de « pas d’interdiction de pesticides en absence d’alternatives fiables » ne va pas dans le sens des objectifs sanitaires de réduction d’emploi de ces produits tels qu’ils figurent dans les engagements du plan écophyto.

Ces régressions dans la loi d’orientation agricole prennent le chemin inverse de ce qui aurait dû conduire à une meilleure qualité de l’eau, des sols et à une meilleure santé publique, y compris celle des agriculteurs qui sont les premiers exposés à ces nuisances.

Enfin, cette loi n’a pas pris la mesure de l’urgence face aux changements climatiques et à leurs répercussions. Elle ne prépare en rien l’agriculture à l’adaptation, alors que ce secteur a toute sa part dans les émissions qui dérèglent le climat.

Il s’agit en l’occurrence du triste rendez-vous raté de faire des paysans les acteurs essentiels du monde agricole, les pionniers d’une transition à la fois sanitaire, salutaire au vivant et productive. Elle prolonge un modèle obsolète, majoritairement fondé sur le profit et le tout export, alors que les urgences sont de souveraineté durable, de reprise en local des terres qui se libèrent et de protection de la biodiversité.

Bretagne Vivante alerte sur le danger de cette loi. Elle invite à la mobilisation générale contre celle-ci.

Vous pouvez notamment signer la pétition demandant le retrait de l’article 13 de cette loi.