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oiseau du mois

Qui est l’oiseau du mois ?

Mésange nonette Poecile palustris (anciennement Parus palustris)   Pennduig ar wern

Crédit photo : Alexis Bertrand

Toujours bien moins abondantes autour de nos maisons que les autres espèces ordinaires, les « Mésanges grises », sont de petits oiseaux aux couleurs neutres et à la calotte noire. Petit oiseau au corps arrondi (11.5 cm, de la taille d’une Mésange bleue), la Mésange nonnette est un oiseau élégant des milieux boisés. Son plumage ressemble à s’y méprendre à celui de la Mésange Boréale….cette dernière n’étant pas présente en Bretagne ! 

 

D’allure brun terne, son plumage révèle de subtiles nuances. 

La tête porte une calotte noire lustrée qui englobe l’œil noir et se poursuit sur la nuque.  Les joues sont blanchâtres et une ligne souvent assez nette les sépare de l’arrière chamois clair . La petite bavette noire bien délimitée occupe le menton. Le bec est noir avec une petite tache claire à la commissure. Les parties supérieures du corps et les couvertures alaires sont d’un brun nuancé de gris assez froid. Les parties inférieures sont blanches légèrement teintées de roussâtre, en particulier au niveau des flancs. Les rémiges et les rectrices sont noirâtres avec de fins liserés clairs sans former de zone plus claire sur les secondaires. Les pattes sont grises légèrement bleutées. Pas de dimorphisme sexuel.

 

Répartition et habitat 

Elle est largement répandue dans la majeure partie de l’Europe occidentale excluant l’Islande, l’Irlande, la plus grande partie de l’Espagne, tout le nord de la Fennoscandie, et s’avance vers l’est jusqu’au sud de l’Oural. Elle est absente des faciès de type méditerranéen.

En France, elle est absente de la région méditerranéenne, de la vallée de la Garonne, du couloir rhodanien jusqu’à Valence ainsi que du littoral atlantique de la Charente-Maritime jusqu’aux Landes. Elle est absente des iles du Ponant.

En dépit de son nom latin (palustris = des marais), la mésange nonnette est moins fréquente dans les zones marécageuses que dans les forêts de feuillus ou mixtes avec sous-bois denses, les vergers, les parcs, les haies et bosquets mais aussi les jardins adjacents où elle fréquente les mangeoires. Les peuplements âgés avec beaucoup de bois mort sont très favorables. Très sédentaire elle occupe le même territoire tout au long de l’année.

 

Deux régimes et la reine des cachettes

Elle cherche sa nourriture à faible hauteur, dans les herbes et les fourrés, parfois au sol et visite les arbres jusqu’à leur cime. mais surtout les écorces crevassées, les mousses, les lichens.  Insectivore en période de reproduction, elle chasse les adultes et larves de lépidoptères, diptères, arachnides, hyménoptères, et devient granivore de la fin de l’été au printemps. 

Pouvant emporter plusieurs graines à la fois dans son bec, selon LÖHRL (Zeitschrift f. Tierpsychologie1950), elle cache ce qu’elle n’a pu manger dans les écorces, les lichens, les fentes de mur, se créant ainsi des garde-manger pour les périodes de disette. Sa mémoire visuelle étant bonne, elle visite ces cachettes pendant au moins huit jours après la mise en réserve puis semble l’oublier ensuite. Attention, il ne s’agit pas de provisions pour l’hiver !

 

 

 

Reproduction

De janvier à mars, les poursuites en vol avec force cris indiquent la formation des couples. Ils cherchent alors un site pour nidifier. La nidification a lieu d’avril à juin, avec une seule couvée par an. 

Cavernicole, elle réutilise une cavité naturelle d’arbre ou de souche qu’elle peut retravailler si nécessaire. Généralement à hauteur d’homme voire plus bas, la femelle construit une coupe peu profonde faite de mousse puis garnie de plumes, poils et/ou de duvet. Elle y déposera 6 à 10 œufs blancs mouchetés de brun roussâtre, incubés 13 à 15 jours puis les jeunes quittent le nid 18 à 20 jours après la naissance. Les parents continuent de les nourrir d’insectes ou de larves encore quelque temps. 

Les conjoints restent fidèles l’un à l’autre et aussi à leur territoire, qu’ils continuent d’occuper pendant l’hiver.  

Voix et chant

Le répertoire vocal de la mésange nonnette est très prolifique, ne serait-ce que dans la richesse du vocabulaire : “istié, pistié, pisit piu, pistiu, sit sit sitiu, pistiu hé hé hé hé…”. Le “pistié” est typique. Le cri est parfois répété et prend alors valeur de chant “tsipiu tsipiu tsipiu…”


Son chant est une répétition rapide de la même note, par exemple “piu piu piu piu piu piu piu piu” ou “tiup tiup tiup tiup tiup tiup tiup tiup” ou autres variantes.

Ecoutez son chant

Evolution de la population 

En Europe, l’espèce est en déclin modéré depuis 1980 (-20%) avec des variations suivant les périodes.  

En France, la dynamique de population s’inscrit dans la tendance générale avec un déclin important entre 1989 et 2000, compensé en grande partie depuis par une forte augmentation de près de 50 % entre 2001 et 2013 sans explication. La population s’établit entre 600 000 et 1 million de couples soit en moyenne 1.5 à 2.5 couples/100 ha.  

En Bretagne, la situation s’est nettement détériorée sur la frange littorale (-28% de carrés occupés entre les atlas de 1980-1985 et celui de 2004-2008 ) alors qu’elle reste présente dans les massifs forestiers bretons.  

 

Perspectives pour l’espèce

La mésange nonnette bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981. 

Parmi les menaces, le changement climatique, par son impact sur l’avancée significative des dates de ponte moins bien synchronisées avec les pics d’émergence des proies, est évoqué. Mais la fragmentation des forêts, les modifications dans la gestion des peuplements (taillis, rajeunissement des futaies) sont les principales causes de sa raréfaction.  

Liens consultés

    • Paul Géroudet Les Passereaux Tome 2 des mésanges aux fauvettes p.34-37 
    • Dominique Couzens Les oiseaux du jardin révélations p110-111
    • Mésange nonnette», sur www.oiseaux.net
    • E Bird  mésange nonnette
    • Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux 
    • Observatoire de la Faune Bourgogne SHNA
    • Vigie Nature 
    • https://syt58.fr › oiseaux › nonnette
    • Atlas oiseaux nicheurs de Bretagne 2004-2008
    • Atlas des oiseaux nicheurs de France métropolitaine vol 2 

 

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