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larmes de sirène

Pollution plastique des plages : réaction des associations environnementales, une plainte contre X

Depuis plusieurs semaines, une grave pollution plastique touche les plages du nord de la côte Atlantique. Ce phénomène hélas récurrent appelle à l’adoption de mesures ambitieuses pour améliorer la traçabilité du commerce international de plastique… mais également à une modification de nos habitudes de consommation.

Une pollution massive et récurrente

Les échouages de billes plastiques qui touchent actuellement les côtes du nord du golfe de Gascogne constituent une catastrophe écologique. Ces billes, à la quantité impossible à estimer, vont porter une atteinte durable aux milieux naturels et à la faune marine. Déjà détectée sur les côtes du Finistère en décembre dernier, cette pollution touche actuellement de façon sévère les plages de la Loire-Atlantique et de la Vendée, suscitant l’émoi légitime de la population. Au regard de la courantologie atlantique, la chronologie des échouages peut laisser supposer une origine commune, par exemple liée à la perte d’un ou plusieurs conteneurs au large des côtes du Finistère.

Si cette situation impressionne par son ampleur, elle témoigne pour autant d’un phénomène récurent : « cela fait déjà de nombreuses années que les plages de nos côtes sont touchées par cette pollution, plus ou moins importante selon les courants » témoigne Yves Le Quellec, président de FNE Vendée. « Ce phénomène risque hélas de se répéter sans conséquences pour ceux qui en sont
à l’origine tant que la traçabilité des billes transportées par voie maritime ne sera pas assurée ».

 

Une plainte associative pour avancer sur la traçabilité des billes plastiques

Les billes plastiques font l’objet d’un commerce mondialisé et sont acheminées de continent en continent sans réelle traçabilité. Ceci constitue un frein majeur à la possibilité d’identifier et poursuivre les auteurs de telles pollutions et donc à l’existence d’un mécanisme dissuasif. Nos associations* portent plainte contre X afin que des investigations soient engagées. Cette plainte vise également à pousser en faveur d’un renforcement majeur de la réglementation internationale sur le transport maritime, élaborée sous l’égide de l’Organisation Maritime Internationale au sein de laquelle siège la France. L’utilisation de bateaux de plus en plus immenses engendre la perte de conteneurs de plus en plus nombreux. En 2022, 226 millions de conteneurs ont transité sur les mers du globe.

La pollution liée au transport maritime vient se rajouter à celle des déchets plastiques issus des activités professionnelles et celle invisible des microplastiques charriés par les fleuves. « Cette défiguration de nos plages doit aussi interroger nos habitudes de consommation » estime Gwénola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante. « Le commerce de ces billes est en effet le corollaire d’une société de consommation accro au plastique. Les spécialistes qui travaillent sur le sujet estiment qu’aujourd’hui nous ingérons l’équivalent d’une carte de crédit par semaine, comment accélérer le sevrage ? »

*FNE Vendée, Pays-de-la-Loire, Eau et rivières de Bretagne et Bretagne Vivante

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