D’avril à septembre, les gravelots à collier interrompu (GCI) nichent sur les plages bretonnes. Avec l’arrivée des beaux jours, adoptons les bons gestes pour partager le littoral avec eux et ainsi protéger ce petit oiseau marin menacé et ses habitats.
Espèce emblématique du littoral breton, le GCI est un bio indicateur de la bonne santé des plages, d’où l’importance d’en prendre soin et de sensibiliser les plagistes !
Le GCI est une espèce vulnérable notamment parce qu’elle niche, à même le sol, d’avril à août, période d’affluence humaine sur les plages. Ses œufs, déposés à même le sable, sont presque invisibles et en proie à de nombreuses menaces naturelles (prédations, grande marée, etc.) ou humaines (dérangement).
Les nombreux dérangements subis par les GCI au cours d’une journée interrompent l’incubation des œufs et ne permettent pas le développement de l’embryon et/ou peuvent pousser les adultes à abandonner les nids.
Ainsi, 80% des pontes n’arrivent pas à l’éclosion. Les efforts réalisés par les parents pour veiller sur leurs œufs sont donc énormes pour un faible résultat.
Enfin, la dégradation et la disparition de ses habitats de nidification sont aussi des facteurs responsables de la diminution des populations de GCI.
Le succès reproducteur moyen de l’espèce en Bretagne est de 0.57 jeunes par couple. Ce qui signifie que sur 10 jeunes nés, environ 6 seulement parviennent à l’âge de maturité sexuelle et peuvent ainsi contribuer à la survie de la population. Or cette valeur est nettement plus basse que le taux minimal pour maintenir la population, qui est de 0.83.
La conservation du Gravelot à collier interrompu a pour objectif de permettre une protection et une conservation globale d’un écosystème fragile que sont l’estran et les hauts de plage.
Voici quelques règles de bonne conduite à suivre sur les plages pour aider à la protection des Gravelots à collier interrompu et, plus largement, pour la préservation de la biodiversité * :
*Ces consignes sont valables toute l’année et dépassent largement le cas du GCI. Il s’agit d’une action globale qui prend en compte la conservation d’un écosystème sensible.
L’action de Bretagne Vivante pour la conservation de ce petit limicole protégé
Comment expliquer l’échec reproductif du GCI ? À ce jour, les réponses à cette question sont encore incertaines. C’est pourquoi, en 2021, Bretagne Vivante a mis en place un protocole pour quantifier et qualifier les sources de dérangement que subissent les nicheurs. Des volontaires en services civiques assurent la bonne réalisation des ces suivis. Retrouvez l’article dédié ici.
Concernant les populations bretonnes du GCI, depuis plusieurs années, Bretagne Vivante réalise des suivis menant à la parution de bilans annuels. Les résultats montrent qu’après un fort déclin, l’espèce a vu ses effectifs remonter et se stabiliser autour de 230 couples ces dernières années grâce aux actions menées en faveur de sa conservation par Bretagne Vivante et ses partenaires. Ainsi, 235 couples reproducteurs ont été comptabilisés en 2020, dont 93 sur le département du Finistère. Voici un résumé des résultats du bilan 2022 :