La gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) appartient à la famille des Muscicapidés. C’est un passereau assez élancé de la taille d’un rouge-gorge (13-14 cm). L’espèce présente différentes sous-espèces. Elles ont toutes un plastron bleu rutilant taché au centre d’un miroir ou d’une tache dont la couleur varie :
© Evelyne Jegourel
La Gorgebleue à miroir de Nantes (Luscinia svecica namnetum) est donc une sous-espèce endémique du littoral atlantique français, de Brest à Arcachon. Le mâle arbore un plastron azuré ponctué d’une petite tache blanche, finement liséré de noir puis d’une large bande rousse. La femelle, moins vivement colorée, a la gorge et la poitrine blanchâtres. En vol, sa queue rousse avec une bande terminale noire permet de l’identifier.
La femelle avec son plumage sombre, se fond plus facilement dans la végétation, où elle établit son nid d’avril à juin dans une dépression au sol à l’abri d’un fourré, affectionnant les talus séparant deux salines, surtout s’ils sont colonisés par des buissons de Soude ligneuse (Sueda vera) ou de Prunellier (Prunus spinosa) denses. L’espèce s’est récemment adaptée aux roselières, aux cariçaies parsemées de saules ou les prairies humides avec végétation buissonnante.
Fin avril-début mai, la femelle y dépose 4 à 7 œufs bleu pâle ou verdâtre ponctués de roussâtre. L’incubation dure environ 13 à 15 jours assurée par la femelle, et les jeunes, nidicoles, s’envolent à 15 jours. Parfois la femelle démarre une seconde ponte, alors dans ce cas seul le mâle s’occupe des jeunes de la première couvée.
Il s’agit d’un passereau discret vivant retiré dans la végétation. La Gorgebleue à miroir court sur le sol comme une souris, la queue relevée. Elle adopte souvent une attitude dressée et peut rester immobile pendant un moment.
Elle se nourrit d’invertébrés terrestres (insectes, mollusques, araignées, petits crustacés), de graines et de baies prélevés en majorité sur sol humide.
De fin août à octobre, elle part hiverner principalement au Portugal et jusqu’en Afrique du Nord. Elle revient dans les marais salants dès la mi-mars.
En Europe, toutes sous-espèces confondues, la population est estimée à 4,5-7,8 millions de couples nicheurs, et l’espèce est de préoccupation mineure. En France, les deux formes L. s. namnetum et L. s. cyanecula montrent depuis deux décennies
au moins une tendance à l’expansion, tant géographique que numérique, et ne sont donc pas menacées, même si l’indicateur STOC reste plus prudent. Si la Gorgebleue de Nantes a toujours été présente en Bretagne, son adaptation récente aux milieux palustres et l’extension de son aire de répartition ouvrent de nouvelles perspectives de recherche.
Sa préservation s’intègre bien entendu dans une politique globale de protection des milieux en particulier les zones humides.
Répartition de la Gorgebleue à miroir de Nantes (source : Atlas des Oiseaux de France)