Le Panicaut vivipare
Le Panicaut vivipare (Eryngium viviparum) figure parmi les plantes les plus rares et les plus menacées d’Europe ! En France, elle est strictement morbihannaise, elle ne vit qu’à Belz, sur la réserve des Quatre-Chemins, gérée depuis 1990 par Bretagne Vivante. Identifié comme une priorité par l’Etat, le Panicaut vivipare fait l’objet d’un Plan national d’action, coordonné par le Conservatoire botanique national de Brest.
Contrairement aux apparences et à son nom ambigu, le Panicaut vivipare (Eryngium viviparum) n’est pas un chardon ! Il appartient à la famille des fleurs en ombelles (Apiacées) et ne mesure pas plus de 15 cm. Son feuillage vert bleuâtre fait ressortir ses petites fleurs d’un joli bleu clair qui se développent en ombelles. C’est une plante typique des prairies inondées en hiver et sèches en été.
Une plante menacée d’extinction
Encore présent dans une quarantaine de sites du Pays d’Auray jusqu’au milieu du 20e siècle, le Panicaut vivipare ne survit plus que dans un seul site situé sur la commune de Belz, la réserve des Quatre-Chemin.
Il est rare et menacé dans l’ensemble de son aire. En plus de sa station morbihannaise, on recense une vingtaine de stations situées au Nord-Ouest de l’Espagne et au Portugal.
Les raisons de sa raréfaction en Bretagne sont multiples : abandon des pratiques agricoles traditionnelles (pâturage, étrépage), artificialisation des sols (urbanisation, creusement de plans d’eau). C’est grâce au pâturage par un troupeau de vaches Bretonne pie noir qu’il a pu se maintenir à Belz. Suite à l’arrêt de l’exploitation agricole du site dans les années 1980, Bretagne Vivante a repris la gestion du site abritant la dernière population morbihannaise. Cette action de conservation permet aujourd’hui, après plusieurs années de fluctuations du nombre d’individus, d’observer une augmentation de sa population, comptant un peu plus de 10 000 individus (estimation 2016) repartis sur moins de 1 000 m².
Le Plan national d’action en faveur du Panicaut vivipare
Ce PNA dresse un état des lieux des connaissances pour la France et propose un certain nombre d’actions pour sauvegarder l’espèce et son milieu de vie et renforcer sa population.
Il prolonge et renforce des actions portées depuis les années 1980 par Bretagne Vivante, le Conservatoire botanique national, les opérateurs Natura 2000, le Département du Morbihan et la Région Bretagne, sur le site de Belz et d’autres sites potentiels pour l’espèce.
Quelques résultats
Le bilan du PNA en faveur du Panicaut vivipare mené de 2014 à 2018, coordonné par le Conservatoire botanique national de Brest met en avant :
– Un réseau d’acteurs impliqués et une gouvernance multi-partenariale réussie.
– Une avancée sur la connaissance de l’espèce et des protocoles d’études.
– Un travail de multiplication de plants et récolte de graines maîtrisé, un travail sur les herbiers à poursuivre.
– Des pratiques de gestion améliorées, mais une conservation de l’espèce sur site à l’état sauvage qui reste fragile.
– Des tests de réintroduction sur des sites expérimentaux qui laissent présager un maintien durable.
– Une espèce de plus en plus connue des passionnés de nature, des botanistes, des élus et du grand public.
Le second PNA en faveur de l’espèce a pour objectif de consolider le réseau d’acteurs. Il s’agira également de trouver les bonnes conditions pour assurer la gestion durable de la station historique de Belz et des sites refuges ayant fait l’objet d’expérimentations de réintroduction.
En parallèle, les actions sur le terrain se poursuivront : suivi des populations, gestion des sites, multiplication de plants, sensibilisation des publics, etc.
Tous les documents relatifs au PNA en faveur du Panicaut vivipare sur le site du CBNB